- Laurent Berger quitte la CFDT : un boxeur discret au service des travailleurs -
Portrait - Laurent Berger, 54 ans, a annoncé quitter ses fonctions de secrétaire général de la CFDT, premier syndicat de France, en juin prochain.
Combatif, grand bosseur, discret... L'homme a été un acteur incontournable pendant dix ans. Le bruit courait depuis quelques mois.
Cette fois, c’est officiel : Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a annoncé ce mercredi 19 avril quitter, le 21 juin prochain, son poste. Après deux mandats, il a accepté de rempiler l’an dernier, lors du dernier congrès du syndicat à Lyon, pour un an, le temps de passer la main à sa numéro deux, Marylise Léon.
Entré à la CFDT pendant ses études à Nantes, il a gravi tous les échelons syndicaux, de la section locale nazairienne en 1996, à l'union régional en 2003, jusqu'à intégrer la commission exécutive confédérale en 2009. Il a été ensuite chaperonné par François Chérèque, ex-leader cédétiste, avant d'être élu à la tête de la centrale en 2012.
- Une leçon d'humilité pour les responsables politiques -
Le secrétaire général de la CFDT a annoncé ce mercredi son départ de l'organisation syndicale qu'il aura réussi, en dix ans, à hisser au sommet. Une décision forte et courageuse qui devrait servir de leçon aux dirigeants politiques.
La prochaine fête de la musique sera aussi celle de Laurent Berger puisque c’est ce 21 juin prochain que le secrétaire général de la CFDT a décidé de rendre son rose tablier après plus de 10 ans de bons et loyaux services.
D’avoir choisi ainsi le solstice d’été lui permettra de prolonger la fiesta qui devrait lui rendre un hommage justifié, car le jour sera le plus long de l’année. Entre la Saint Jean, la Saint Aristonique et la Saint Socrate, il y aura peut-être la Saint Berger, puisque jamais son étoile aussi haut n’a brillé !
Le moment était bien choisi pour scintiller son salut.
Et c’est avec une satisfaction non dissimulée que cet enfant du peuple et de la J.O.C (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) annonce son départ ce mercredi dans une longue interview au journal Le Monde. Il ne cache pas "qu’il n’a jamais été à l’aise avec l’hyper-personnalisation" et, en même temps, qu’il n’est pas peu fier d’avoir hissé sa confédération à la première place des syndicats français.
Berger n'a pour autant jamais concédé aux facilités radicales du temps. Il a poussé l’exigence de la représentation des travailleurs et du dialogue social, contre vents et marées et contre un Président "fermé à triple tour". Le chef de l'Etat, vient de déclarer, bien obligé, "que sa porte resterait ouverte le temps qu’il faudrait". Laurent Berger, lui, se fera appeler Désiré...