La CFDT est devenue le premier syndicat de France du privé devançant la CGT de près de 2 points. Une première riche d'enseignements. C'est un score historique.
Dans le privé, le syndicat numéro 1 c'est désormais la CFDT devant la CGT. Avec 26,37 % des suffrages, la CFDT devance la Centrale de près de deux points (24,85%) qui reste malgré tout premier syndicat français tous secteurs confondus.
"Le syndicalisme a changé de visage" Laurent Berger (CFDT)
Désormais, on connaît donc le paysage syndical avec lequel le prochain président de la République devra composer, devra négocier forcément à un moment ou à un autre. Et les positions des uns et des autres sont dans un moment de bascule, un moment de bascule probablement historique.
Le paysage syndical en France était marqué depuis la fin de la Seconde Guerre par l’empreinte de la CGT, grand syndicat ouvrier, un syndicat de masse, longtemps bras armé social du parti communiste avant de s’émanciper et de camper sur une ligne franchement plus protestataire que révolutionnaire, mais toujours capable de puissantes mobilisations, notamment dans la rue, et d’une capacité de blocage qui en a fait reculer plus d’un.
Manifestement, cette page-là est en train de se tourner.
C’est ce que révèle la photographie de la représentativité syndicale. Depuis 2008, les règles avaient changé, pendant le mandat de Nicolas Sarkozy, en accord d’ailleurs avec la CGT et la CFDT, qui toutes deux, souhaitaient que les règles soient simplifiées.
En fait, le Haut conseil du dialogue social a fait le compte de toutes les élections qui ont eu lieu dans les entreprises, petites ou grandes, ces quatre dernières années, et il a donc annoncé que la CFDT était désormais le premier syndicat français dans le privé.
Rien ne semble pouvoir arrêter le net recul de la CGT, et surtout pas la ligne radicale de son secrétaire général, Philippe Martinez.
La CFDT devant la CGT, symbole de la division de la gauche
Elles sont bien là, ces deux gauches irréconciliables, qu’avait théorisée Manuel Valls. Et, au plan syndical, c’est la gauche réformiste qui l’emporte maintenant.
Car non seulement la CFDT passe devant la CGT, mais le camp des organisations réformistes, pèse désormais plus lourd que le camp radical ou le front de refus, incarné, nationalement en tout cas, par la CGT et Force Ouvrière qui est aussi en net recul.
Sur le champ politique, deux gauches se sont longtemps affrontées, et s’affrontent encore. Une première gauche, très politique, qui croit d’abord au rôle de l’État et à la puissance de loi, s’opposant à ce qu’on a appelé la deuxième gauche, plus décentralisatrice, plus libérale, qui fait davantage confiance au contrat, et à la capacité des parties prenantes de négocier elles-mêmes des accords au plus proche du terrain.
Un vrai changement culturel .Ce résultat signifie qu’il y a désormais dans les entreprises, des syndicats qui sont prêts à assumer leur responsabilité sur des sujets difficiles.
Il est remarquable que la CFDT obtienne ces résultats historiques, en ayant pris des risques, et en ayant soutenu la quasi-totalité des réformes depuis l’accord de 2013 sur la flexisécurité de l’emploi jusqu’à la loi Travail dite El-Khomry, en passant par le pacte de responsabilité, alors que le gouvernement, lui, s’enfonçait dans l’impopularité, et devait affronter des grandes manifestations nationale. La CFDT s’est engagée et qu’elle a gagné, sur le terrain, le soutien des salariés.
C’est d’autant plus significatif, que ces quatre dernières années n’ont pas été facile pour les entreprises : elles ont eu souvent à gérer de lourdes restructurations ou des mesures d’adaptation importante aux changements technologiques et de modèles économiques dans de nombreux secteurs. Cela signifie aussi que les syndicats, sur le terrain, ne sont pas frappés de la même crise de défiance qu’au niveau national.
Quand les syndicats sont présents, incarnés, et ouverts à la négociation dans les entreprises, leur représentativité progresse. Cela donne clairement un argument de poids aux candidats qui veulent décentraliser le dialogue social et renforcer l’espace de la négociation dans l’entreprise, en laissant les salariés et leurs représentants discuter et négocier eux-mêmes. C’est un vrai changement culturel que connaît la France aujourd’hui.
Les dates importantes :
- 1964 : la CFTC devient CFDT
- 1968 : la CFDT obtient la reconnaissance des sections syndicales d’entreprise
- 1970 L’autogestion comme alternative
- 1974 : la CFDT adhère à la Confédération européenne des syndicats (CES)
- 1979 : la CFDT défend son autonomie d’action et de décision (« le recentrage »)
- 1981 La CFDT face à la gauche au pouvoir
- 1982 : la CFDT contribue à l’élaboration des lois Auroux sur le dialogue social
- 1988 Pour un syndicalisme d’adhérents
- 1995 la CFDT soutient la réforme de la Sécurité sociale
- 1997 : la CFDT négocie les 35 heures
- 2003 la CFDT obtient le dispositif « carrières longues » dans la réforme des retraites
- 2006 : la CFDT s’oppose au Contrat première embauche (CPE)
- 2008-2010 Sécuriser les parcours professionnels
- 2008 : la CFDT signe l’accord Modernisation du marché du travail
- 2010 : la CFDT se mobilise contre la réforme des retraites
- 2013 La CFDT signe l’accord « sécurisation de l’emploi »
- 2017 La CFDT 1ère dans le privé !
- 2018 : La CFDT devient le premier syndicat français
Quelles sont les 3 principales fonctions des syndicats ?
Dans les cas de conflits individuels, ils peuvent accompagner les salariés à des entretiens, défendre leurs intérêts auprès des instances hiérarchiques, et les soutenir en cas de litiges débouchant sur une procédure judiciaire
Est-ce que l'employeur sait qui est syndiqué ?
Non car l'adhésion à une organisation syndicale relève de la vie privée du salarié. Une seule condition est nécessaire pour adhérer à CFDT, il suffit d'être salarié. La CFDT est présente partout en France
Pourquoi adhérer à la CFDT ?
Être adhérent à la CFDT permet :
- d'être informé sur vos droits, sur l'actualité sociale de votre région, de votre branche professionnelle... Les adhérents peuvent bénéficier du nouveau service téléphonique "RÉPONSE À LA CARTE ». Ce service permet un accompagnement personnalisé sur l'ensemble du territoire.
La cotisation syndicale déductible des impôts
Ou déduire frais syndicat impôts ?
Inscrivez case 7AC, 7AE ou 7AG de la déclaration 2042 RICI le total des cotisations versées dans l'année.
Le crédit d'impôt est égal à 66% du total des cotisations versées.
Quels sont les avantages des syndicats ?
Les syndicats assurent la défense individuelle et collective des salariés au sein des entreprises mais aussi au niveau national. Ils permettent également de négocier et de signer des conventions collectives au niveau national ou des accords d'entreprises avec l'employeur.
Pourquoi adhérer à un syndicat ?
Par votre adhésion, vous contribuez également à une société juste et solidaire. Le syndicat négocie à tous les niveaux pour de bonnes conditions de salaire et de travail et conclut des conventions collectives de travail solides dans les entreprises, les secteurs et au niveau national