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thumb stellantisL'industrie automobile, moteur essentiel de l'économie en Alsace et plus largement en France, traverse actuellement une période de turbulences importantes. Les acteurs majeurs du secteur, notamment Stellantis et ses sous-traitants, sont confrontés à des baisses de production et à des suppressions de postes massives. Cette crise se reflète à la fois dans la chute des ventes de véhicules et les fermetures d'usines. En détail les facteurs de cette crise, les témoignages des salariés, et les perspectives d'avenir pour l'industrie automobile en Alsace.
 

Un contexte économique morose pour l’industrie automobile

 
Le marché automobile européen connaît depuis quelques années une phase de ralentissement. Après les records de bénéfices de 2022 et 2023, le groupe Stellantis, à l'instar d'autres grands constructeurs automobiles, a vu ses objectifs de profits pour 2024 divisés par deux. Cela s'accompagne d'une baisse notable de la demande pour les voitures neuves, alimentée par plusieurs facteurs, notamment l'inflation, la hausse des coûts de production, et une transition énergétique qui bouscule les habitudes d'achat des consommateurs.
 
Les sous-traitants, particulièrement exposés à ces fluctuations, subissent directement les conséquences de cette baisse de commandes. Cela se traduit par une réduction massive des effectifs, comme l'illustrent les 248 suppressions de postes au sein du fabricant de boîtes de vitesse Dumarey à Strasbourg, et les 126 suppressions de postes chez le sous-traitant automobile Novare à Ostwald.
 

Stellantis Mulhouse : Baisse de production et suppressions de postes 

Le site de Stellantis à Mulhouse, qui a longtemps été un pilier industriel dans le Haut-Rhin, connaît une baisse de production alarmante. En quelques années, le nombre de voitures produites quotidiennement est passé de 900 à seulement 780 en 2024. Les prévisions de profits revues à la baisse et une demande en forte diminution entraînent une réduction constante des effectifs.
 
Selon les témoignages recueillis, les employés expriment leurs inquiétudes face aux réductions de budgets et aux départs volontaires qui affectent la capacité de l'usine à fonctionner à plein régime. Ronald Laventin, délégué syndical CFDT et membre du Comité Social et Économique (CSE) de Stellantis Mulhouse, met en lumière les nombreux départs volontaires : "C'est environ 200 personnes par an qui quittent le site", explique-t-il. Ces départs sont autant de signaux d'alerte pour les salariés, déjà impactés par la dégradation de leurs conditions de travail. "
 

Conditions de travail dégradées

 
La situation au sein des usines de Stellantis ne se limite pas à une simple baisse de production. Les témoignages des salariés décrivent un environnement de travail de plus en plus difficile, marqué par des réductions budgétaires drastiques. Thierry Valero, salarié de Stellantis, souligne : "Les budgets sont contraints au strict minimum pour répondre à la demande de Monsieur Tavares, de restreindre les coûts de fabrication au maximum." Ce contexte engendre des difficultés croissantes pour les travailleurs, tant au niveau des moyens mis à leur disposition que des effectifs ou des compétences.

 

La fermeture de l’usine Novare à Ostwald

 
Le cas de l'usine Novare à Ostwald illustre l'impact direct de cette crise sur les sous-traitants de l'automobile. Ce site, qui fournissait des pièces pour les grands constructeurs comme Stellantis, fermera ses portes, entraînant la suppression de 126 postes dans le Bas-Rhin. Cette fermeture reflète une tendance générale dans le secteur où les petites entreprises, pourtant indispensables à la chaîne de production, peinent à survivre face à la baisse des commandes et à la pression sur les coûts.

 

Le Salon de l’automobile de Paris 2024 : un indicateur de la crise

 
Le Salon de l’automobile de Paris, qui se tient chaque année, est souvent un bon indicateur de la santé du secteur. Pour sa 90ᵉ édition en 2024, l’événement se veut plus sobre et accessible, à l'image du contexte difficile pour les constructeurs. Les chiffres d'immatriculations pour le mois de septembre 2024 sont les pires depuis 20 ans en France, et les prises de commandes sont au plus bas depuis 10 ans. Cela renforce les inquiétudes des salariés de Stellantis à Mulhouse, déjà confrontés à une baisse continue des effectifs et des moyens de production.
 

Les impacts à long terme : un avenir incertain

 
Face à cette situation, l'inquiétude des salariés de Stellantis, des sous-traitants, et des représentants syndicaux est palpable. Si certaines voix appellent à des réformes structurelles pour relancer la demande, d’autres estiment que la transition vers des véhicules électriques pourrait encore aggraver la situation à court terme. En effet, ces modèles nécessitent moins de pièces et de main-d'œuvre pour leur fabrication, ce qui pourrait entraîner de nouvelles suppressions d'emplois.
 
En conclusion, l'industrie automobile en Alsace traverse une période de mutation profonde. Entre baisses de production, suppressions d'emplois, et conditions de travail dégradées, l'avenir de milliers de salariés est en jeu. Des solutions structurelles devront être trouvées pour relancer un secteur en pleine crise.