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Une nouvelle page de l’histoire de la CFDT s’est ouverte le 21 juin au Zénith de Paris. Devant 2 700 militants présents, et après onze années au poste de secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger a passé la main à Marylise Léon.

C’est au début du Bureau national, ce mercredi 19 avril, que Laurent Berger a annoncé son départ.
Secrétaire général depuis 2012, il quittera ses fonctions le 21 juin. Un choix à la fois personnel et dans la tradition de la CFDT, qui veut que les secrétaires généraux restent en poste une dizaine d’années environ, comme ce fut le cas de François Chérèque ou Nicole Notat.
« C’est le bon moment pour passer la main, confie-t-il. Il n’est jamais souhaitable qu’une organisation s’incarne trop longtemps dans une seule et même personne ».

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Marylise Léon, née le 23 novembre 1976 au Mans (Sarthe), est une syndicaliste française, secrétaire générale de la CFDT depuis le 21 juin 2023.
Ses parents et grands-parents sont originaires de L'Hôpital-Camfrout (Finistère).
La profession de son père, gestionnaire de réseaux de transports collectifs, entraîne de nombreux déménagements pour sa famille. Marylise Léon suit sa scolarité au lycée Montesquieu du Mans, puis à l'université d'Angers, et à l'université de Créteil. En retraite, son père a été élu maire de sa commune, L’Hôpital-Camfrout.

Titulaire d'un DESS de chimie, elle a été responsable sécurité environnement pour un cabinet de conseil pendant plusieurs années.
Elle a ensuite travaillé en tant que formatrice et chargée d’études auprès des représentants du personnel sur les enjeux de conditions de travail, de santé, de sécurité et de risques technologiques.

À la suite de l’explosion de l'usine AZF de Toulouse, elle travaille à l’élargissement des prérogatives des représentants du personnel sur les enjeux de risques industriels et de protection de l’environnement (sites classés Seveso seuils hauts et bas).Elle prend un mandat à la Fédération chimie énergie-CFDT en 2008 pour la prise en charge de la question des risques industriels majeurs, la prévention des maladies thumb LB MLprofessionnelles et les négociations des conventions collectives de la branche papier-carton. Elle suit de très près, en plus des questions industrielles, la transition énergétique, numérique et les enjeux de responsabilité sociale des entreprises (RSE).

À ce titre, elle s’investit pour l’adoption de la loi sur le devoir de vigilance en 2017 et la défense d’une « codétermination à la française ».

Lors du congrès de Marseille en 2014, elle est élue secrétaire nationale chargée des questions industrielles, au sein de la commission exécutive de la CFDT. Elle obtient le meilleur score des dix membres de la commission exécutive avec 99,17 % des voix.

Elle est élue secrétaire générale adjointe de la CFDT en 2018, puis réélue au Bureau national en 2022 lors du congrès de Lyon avec 97,35 % des voix exprimées. Elle est responsable de la coordination de la politique d’action revendicative, de la politique de l’emploi et de la sécurisation des parcours, des relations intersyndicales et des relations extérieures (politique et mouvement associatif).
Elle s’est particulièrement mobilisée dès 2019 contre la réforme de l'assurance chômage, qui a réduit les montants et la durée d’indemnisation des personnes privées d’emploi.

Si la CFDT change de visage, elle ne change pas de partition et reste guidée par ce tout premier objectif : améliorer la vie des travailleuses et des travailleurs.

Les défis sont nombreux. « Le changement climatique, c’est maintenant. La démocratie fragilisée, c’est maintenant. L’Europe à la croisée des chemins, c’est maintenant. Le numérique et l’intelligence artificielle, qui ont investi le monde du travail, c’est maintenant. Le travail en pleine mutation, c’est maintenant, a asséné Marylise Léon.

L’heure n’est plus aux transitions. Elle est maintenant aux transformations. Pour mener à bien cette transformation radicale, et même l’accélérer, je vois deux conditions indispensables : il faut assurer une juste répartition des efforts et davantage associer les travailleurs et les citoyens. » Et cela devra aller de pair avec un dialogue social renforcé qui ne laisse personne sur le bord du chemin.

 

Le syndicalisme, une aventure collective

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« L’ancien monde n’avait pas que des qualités. Le nouveau monde peut et doit être beaucoup plus respectueux des personnes et de l’environnement, insiste la nouvelle secrétaire générale. C’est à nous de le créer. Nous sommes prêts. Ces défis, c’est ensemble que nous les relèverons.

Le syndicalisme, c’est une aventure collective. La CFDT, c’est une équipe. Une équipe gagnante parce que solidaire, forte de sa cohésion. » Depuis le mois de janvier, l’équipe s’est d’ailleurs bien agrandie puisqu’elle compte 46 000 nouveaux adhérents – signe d’un besoin fort de syndicalisme. « Le mouvement social contre la réforme des retraites est venu rappeler le rôle majeur du syndicalisme.

Le syndicalisme fait communiquer les salariés, il rappelle à tous, notamment à ceux qui se sentent isolés, qu’ils partagent du commun, témoignait dans la matinée Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France. Les salariés ont découvert que leur histoire, c’était l’histoire de beaucoup d’entre eux. » Une confiance qui honore mais qui confère également une grande responsabilité au sein des entreprises et des administrations.

Le travail est une richesse ; l’entreprise, un projet collectif
« Soyons à la hauteur de cette confiance, en défendant et en portant le modèle de société que nous voulons : un modèle qui donne espoir. Un modèle qui vaut la peine de se mobiliser. Un modèle qui ne fait pas la course au toujours plus ou au moins-disant social et environnemental. »

Selon la secrétaire générale, le travail doit être au cœur de ce modèle. Aussi appelle-t-elle à sortir du débat caricatural qui oppose la valeur travail et le droit à la paresse.

Nous pensons que le travail est une richesse.

Nous pensons que l’entreprise est un projet collectif. Elle n’appartient pas aux seuls dirigeants ou aux seuls actionnaires. Le patronat doit faire sa révolution et l’admettre : oui, le travail et l’environnement doivent être au centre de la performance de l’entreprise. L’État employeur doit lui aussi le reconnaître. » “L’heure n’est plus aux transitions mais aux transformations. Pour mener à bien cette transformation radicale [...], je vois deux conditions indispensables : il faut assurer une juste répartition des efforts et davantage associer les travailleurs et les citoyens.” Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, Une ambition de progrès social.

« Nous avons la force du collectif, nous avons l’expérience du rapport de force, nous avons la volonté de transformation, poursuit Marylise Léon. Notre CFDT doit permettre à chacun de venir, d’y trouver sa place et s’y sentir bien, d’être écouté et respecté.

C’est un défi de porter toutes les réalités du travail, de faire entendre et respecter ces particularités tout en portant une ambition commune de progrès social. D’autres générations de militants l’ont fait avant nous, nous aussi nous relèverons notre part de défis. »

Un hommage appuyé à celles et ceux qui sont et font la CFDT depuis des décennies. Et, bien sûr, une dédicace à Laurent Berger, très ému. « Tu fais partie de ces militants qui marquent une vie ! », a souri Marylise.

MLCFDT